
Attentat de l’Hyper Cacher : qui sont les jeunes victimes, directes ou collatérales, de l’attaque ?
Le 9 janvier 2015, porte de Vincennes, Amedy Coulibaly prend en otage les employés et les clients du magasin Hyper Cacher. Deux jeunes de 20 et 21 ans font parties des quatre victimes et d’autres ont été impactés par l’attaque.
Il aurait pu être ton frère. Le 9 janvier 2015, Yohan Cohen, âgé de 20 ans, est la première victime d’Amedy Coulibaly. Résidant à Sarcelles, il travaillait comme manutentionnaire pour l’Hyper Cacher. Une stèle placée boulevard Albert-Camus lui rend hommage.
Comme de nombreux juifs français, Yohan Cohen « avait peur de se faire agresser dans Paris », témoigne son ami Lassana Bathily. Dans la rue, il gardait sa capuche pour cacher sa kippa. Il retournait son sac pour dissimuler le nom « Hyper Cacher ». Après un bac technologique, il avait abandonné ses études pour gagner sa vie et économiser en vue de son mariage. Mais ses projets ont été anéantis. Il a laissé derrière lui sa fiancée, Sharon, et une petite sœur de quatre ans.
Yoav Hattab a, lui aussi, perdu sa vie dans l’attentat. Le jeune tunisien de 21 ans achetait du vin pour le shabbat. Décrit comme un jeune homme gai et charismatique, ce juif pratiquant est né à Tunis en 1993. Au moment des faits, son père est rabbin de la grande synagogue et directeur de la seule école juive de Tunisie. L’étudiant en BTS international réussit à attraper l’une des armes du terroriste mais, celle-ci est enrayée. Il est abattu par Amedy Coulibaly.
Hyper Cacher : Des jeunes, victimes collatérales de l’attaque
Noémie n’a pas perdu la vie le 9 janvier 2015 mais, dix ans après, elle est toujours marquée par l’attaque. Prise en otage par le terroriste, elle passe quatre heures dans la chambre froide du supermarché avant l’intervention de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) et du Raid. Elle venait faire « quelques courses pour shabbat ». Dix ans après, elle souffre toujours de « stress post-traumatique ». Fiancée au moment des faits, elle est aujourd’hui mariée et mère d’un petit garçon. Une revanche sur la vie.
Shai, âge de 9 ans en 2015, n’était pas présent dans le supermarché mais ses parents, Brigitte et Serge, y étaient. Rentrés dans le magasin pour s’acheter un sandwich, ils ont dû se réfugier dans un frigo, à l’étage supérieur, pour échapper au terroriste. Dix ans après, la famille est toujours affectée par l’attaque. Brigitte ne travaille plus et a peur dès qu’elle sort. Elle est suivie par une psychiatre et passe la majeure partie de son temps à dormir. Son fils l’aide comme il peut.
Les enfants des victimes ont aussi été impactés par l’attentat. Philippe Braham, tué par Amedy Coulibaly, a laissé quatre enfants dont trois qui avaient, en janvier 2015, 8 ans, 3 ans et 20 mois. Pour honorer la mémoire de leur père, Valérie, veuve de Philippe, raconte à chaque shabbat « une histoire sur papa » à ses enfants. « Les deux plus jeunes ne se souviennent plus de lui, alors je continue à le faire vivre ainsi », confiait-elle à Radio France.
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