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Études et sport de haut niveau : le défi d’une double vie

Études et sport de haut niveau : le défi d’une double vie

La précarité financière à court terme, le surmenage et les risques d’une professionnalisation précoce contraignent de nombreux jeunes à renoncer à leurs ambitions sportives. Étudiants en alternance et sportifs de haut niveau, Ilan et Shah reviennent sur ces problématiques et expliquent comment ils parviennent à conjuguer études et carrière sportive.

“Je n’avais plus de motivation, le rythme était presque impossible à tenir. J’avais le moral à zéro, je ne voulais plus continuer”. Des mots très forts employés par Ilan Lefebvre, sacré champion de France de BMX fin 2024. Un titre qui vient récompenser la persévérance de cet Yvelinois de 21 ans, qui doit concilier le BMX avec son Master en marketing, qu’il suit en alternance. Une double vie éprouvante, qui a failli le conduire à mettre son vélo au placard. Mais la quête de ce titre de champion de France, dont il rêvait depuis le plus jeune âge, l’a poussé à persévérer.

Le BMX n’étant pas une discipline viable financièrement, à moins de faire partie d’un cercle d’élite très réduit, Ilan ne pouvait pas se permettre de sacrifier ses études au profit de sa passion : “Vivre du BMX relève de l’ordre de la survie, donc j’ai choisi de faire une alternance pour avoir un vrai salaire”, confirme-t-il. Une barrière à laquelle est également confronté Shah Syedabbas, jeune boxeur suivant un master CCA (Comptabilité Contrôle Audit). Ce dernier pointe de son côté la nécessité d’avoir un plan B en cas de problème dans sa carrière sportive : “Les études me construisent une sécurité. Elles me permettent de me donner à fond dans la boxe, sans la crainte de devoir repartir de zéro si je me blesse un jour”.

Allier plaisir et détermination

Afin de trouver l’équilibre qu’il lui manquait jusqu’alors, Ilan a radicalement changé sa routine : “Avec mon entraîneur, on a diminué la fréquence, la longueur et l’intensité des entraînements. Je m’entraîne en salle de musculation le matin avant d’aller au travail, et parfois à midi pour éviter de le faire le soir.” Un planning assez similaire à celui de Shah : “Je fais un footing ou je vais à la salle le matin, puis j’ai entraînement de boxe en fin de journée”.

Entre ces deux sessions quotidiennes, Shah est confronté chaque jour à un autre défi : l’alimentation. Dans un sport qui exige une hygiène de vie irréprochable, le Seine-et-Marnais ne peut pas se permettre de prendre ses repas à la cantine, surtout à l’approche d’un combat : “Je dois ramener une gamelle de chez moi. Le régime alimentaire est difficile à suivre, et s’ajoute à la préparation physique déjà fatigante. C’est très exigeant mentalement”.
Exigence qu’Ilan prend particulièrement au sérieux, puisque la surcharge physique et mentale du couple sport-études a failli venir à bout de ses ambitions : “Le plus important, c’est de prendre du plaisir dans ce que l’on fait”, estime-t-il. “La clé, c’est de ne pas se prendre la tête pour pouvoir concilier plaisir et détermination, même si le rythme est extrêmement exigeant !”

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