
Soupçons de financement libyen : Nicolas Sarkozy à l’offensive
Dans l’affaire Kadhafi, Nicolas Sarkozy a pris la parole pour la première fois devant le tribunal correctionnel de Paris hier. L’ex-président de la République s’est montré incisif à la barre.
“Vous ne trouverez jamais un centime libyen dans ma campagne”, tonne Nicolas Sarkozy. Deux jours après l’ouverture de l’audience, l’ancien chef d’Etat était invité par la Présidente, Nathalie Gavarino, à prendre la parole. D’entrée de jeu, il dénonce l’enquête : “Dix années de calomnie, 48 heures de garde à vue, 60 heures d’interrogatoire, dix ans d’enquête et maintenant quatre mois devant le tribunal correctionnel”. Buste en avant, mains expressives, l’ex-président de la République est décrit comme théâtral. Dans cette attitude il se défend : “Mes déclarations n’ont jamais varié, aucun mensonge n’a pu m’être opposé, j’ai toujours assumé mes responsabilités et je compte bien le faire durant ces quatre mois car moi je ne suis pas en fuite”, assène-t-il en référence à plusieurs personnes impliquées dans ce dossier.
Kadhafi, Mediapart et Ziad Takieddine pointés du doigt
Après s’être défendu, l’ancien chef de l’Etat accuse “trois catégories d’escrocs bien identifiables“. D’abord, le clan Kadhafi, qu’il traite “d’assassins”, avant de juger l’homme lui-même de personne “peu recommandable”. Il évoque par la suite “ceux qui ont fabriqué et diffusé la note” sur ce soi-disant financement libyen. Sans mentionner directement Mediapart, Nicolas Sarkozy parle ici de ce fameux document rendu public lors de la campagne de 2012, évoquant le versement de 50 millions par le régime libyen pour la campagne de 2007 : “c’est un faux, c’est un complot ”, insiste-t-il, avant de cibler “une étrange coïncidence”. L’accusé s’en prend surtout à Ziad Takieddine, dressant un portrait peu flatteur du personnage : “un groupe d’escrocs à lui tout seul”, dit-il. L’homme d’affaires franco-libanais serait l’un des deux intermédiaires officieux des transferts de fonds au centre du dossier. L’ancien chef d’Etat a également mentionné les versions changeantes de l’intéressé, avant de rappeler qu’il avait été condamné à 5 ans de prison, notamment pour “faux témoignage”.
Nicolas Sarkozy l’assure : “Il n’y a pas d’argent de la corruption parce qu’il n’y a pas eu de corruption du candidat”.
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