
DDPF : l’énigmatique collectif derrière les attaques contre les prisons françaises
Depuis la nuit du 13 avril, un groupe se faisant appeler DDPF, pour “Droit Des Prisonniers Français”, revendique une série d’attaques contre des établissements pénitentiaires. Ses motivations restent encore floues.
Incendies de véhicules, tirs d’armes automatiques, messages menaçants… Ces dernières nuits, les prisons françaises ont été victimes d’attaques un peu partout sur le territoire. Des agissements coordonnés et revendiqués par le collectif DDPF (Droit des Prisonniers Français), mouvement inconnu des services de renseignement.
Pour marquer son empreinte, le collectif a laissé des inscriptions “DDPF” sur les lieux qu’il a visés. Il diffuse également des messages via un canal Telegram, créé il y a quatre jours et déjà suivi par plus de 1200 personnes. Messages violents, tels que : « Surveillants, démissionnez tant que vous le pouvez si vous tenez à vos familles et à vos proches », ou encore « les démonstrations de force de ces derniers jours ne sont rien ».
Certaines de ces menaces ont été effacées par Telegram. Des vidéos des attaques sont également diffusées, dans lesquelles des militants du DDPF se filment et se mettent en scène en pleine action. De nombreuses fautes d’orthographe sont également à relever dans les messages du groupe.
Une piste anarchiste privilégiée
La police ignore tout des membres de ce groupe, et ses motivations restent floues. Selon les premiers éléments d’une enquête menée par le parquet national antiterroriste, la DDPF serait un mouvement anarchiste et anticarcéral, positionné à l’extrême gauche. Sur leur canal Telegram, les membres dénoncent la surpopulation dans les prisons – qui atteindrait 131 % selon leurs dires – et les conditions de détention qu’ils jugent inhumaines. Ils se définissent ainsi comme des humanistes et rejettent l’étiquette de terroristes : « Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes là pour défendre les droits de l’Homme à l’intérieur des prisons », écrivent-ils.
Outre la piste anarchiste, les autorités n’écartent celle du narcotrafic, qui chercherait à déstabiliser l’administration pénitentiaire. Le parquet ne privilégie pas cette version, que soutient pourtant le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Les enquêteurs n’excluent pas non plus une ingérence étrangère.
La piste de l’islamisme n’est à ce stade pas envisagée. Au bout du compte, le portrait-robot de la DDPF reste quasiment vierge. Un éclaircissement pourrait néanmoins survenir dans les prochaines heures, puisqu’un premier suspect a été interpellé dans l’Essonne ce matin. Ancien détenu en semi-liberté et membre du canal Telegram du collectif, il est actuellement en garde à vue.
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