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« Bête Noire » : Black Mirror manipule la narration pour offrir un épisode personnalisé

« Bête Noire » : Black Mirror manipule la narration pour offrir un épisode personnalisé

Dans l’épisode 2 de la saison 7 de Black Mirror, intitulé « Bête Noire », Netflix a surpris les spectateurs en diffusant deux versions légèrement différentes selon les utilisateurs. Ce procédé, subtil mais déstabilisant, s’inscrit dans la lignée des expérimentations narratives de la série.

Clin d’œil amusant pour certains, nœuds dans le cerveau pour d’autres. Depuis la sortie de la saison 7 le 10 avril, les fans de Black Mirror ont remarqué une étrange divergence dans l’épisode « Bête Noire ». Ce dernier met en scène – Attention spoilers – Maria et Verity, deux anciennes camarades de classe qui se retrouvent dans la même équipe d’une entreprise. Verity a le pouvoir d’altérer la réalité, capacité qu’elle va utiliser contre Maria pour se venger d’une humiliation que cette dernière lui avait fait subir au lycée.

Mais ce pouvoir est aussi utilisé contre… les spectateurs. Ainsi, durant l’épisode, une chaîne de fast-food est présentée sous le nom de « Bernies » pour certains, tandis que d’autres la découvrent avec l’appellation « Barnies ». Une variation qui, bien que minime, sème le doute parmi les téléspectateurs, ce détail ayant une grande importance dans la suite des événements. Chacun est ainsi convaincu de la version qu’il a regardée, à commencer par Maria. C’est justement pour reproduire chez les spectateurs le trouble mental qu’elle vit que Netflix a adopté cette stratégie narrative. Une sorte de mise en abyme technologique parfaitement dans l’esprit de la série, qui renforce le propos de l’épisode en questionnant la manipulation de la mémoire, la perception, et le contrôle mental à travers la technologie.

Pas un coup d’essai !

Ce n’est pas la première fois que Black Mirror joue avec la perception du spectateur. Avant cette expérience de double version, la série avait déjà innové en 2018 avec Bandersnatch, un film interactif où le spectateur pouvait influencer le déroulement de l’histoire en faisant des choix pour le personnage principal, Stefan Butler. Ce concept de narration non linéaire offrait une multitude de fins possibles, rendant chaque visionnage unique.

Dans la même optique, la saison 7 offre également un autre épisode original, intitulé « Plaything ». Ce dernier introduit un jeu mobile, Thronglets, en lien avec l’intrigue de l’épisode. Ici, la particularité réside dans le fait que ce jeu a réellement été développé par Netflix en parallèle. Disponible sur iOS et Android, il permet aux joueurs d’interagir avec des créatures numériques à l’instar de l’épisode, prolongeant ainsi l’expérience de la série au-delà de l’écran.

Avec ces expérimentations, Black Mirror continue de repousser les limites de la narration télévisuelle, en impliquant activement le spectateur dans l’histoire. Que ce soit par des choix interactifs ou des variations subtiles d’un épisode à l’autre, la série interroge sur les rapports à la réalité et à la technologie, fidèle à son ADN dystopique.

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