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Marche des fiertés : la présence du collectif Eros au coeur des polémiques

Marche des fiertés : la présence du collectif Eros au coeur des polémiques

Prévue ce samedi 28 juin à Paris, la Marche des Fiertés est au cœur d’une nouvelle polémique : cette année, le collectif “gay patriote” Eros, fondé par Yohan Pawer le 12 juin dernier, a annoncé sa présence au rassemblement, suscitant de vives réactions de la part de l’extrême-gauche. 

Le 16 juin dernier, Yohan Pawer, président du collectif Eros et ex-candidat suppléant aux législatives 2022 et 2024 chez Reconquête ! a annoncé dans une vidéo publiée sur X, la présence de son mouvement à la Gay Pride qui se déroulera ce samedi 28 juin à Paris : 

“Nous préparons une grande marche pour contrer l’extrême-gauche qui a tendance à avoir le monopole sur tout” a-t-il annoncé. Cette décision fait suite à son renvoi brutal de la Gay Pride parisienne, le 29 juin 2024. 

Origine du collectif Eros 

Le 29 juin 2024, Yohan Pawer, accompagné des influenceurs de droite Mila et Jérémy Marquie ainsi que du journaliste controversé Vincent Lapierre, est violemment pris à partie durant la Marche des Fiertés. Des images montrent Mila enfarinée et ses compagnons encerclés par des militants de la marche avant d’en être exfiltrés. Ces altercations les poussent à revenir revendiquer leurs droits à la Pride parisienne en 2025. 

Fondé en juin 2024 par Yohan Pawer, ancien partisan du mouvement d’Éric Zemmour, Reconquête ! ce collectif se définit comme “homonationaliste”. Composé d’homosexuels se disant lassés par les médias qui prônent les dérives LGBT, Eros se veut “défenseur des traditions et de nos valeurs occidentales”, comme énoncé sur leur site internet.  

Depuis plusieurs mois, ce collectif multiplie les actions militantes contre des événements LGBTQIA+. 

Une participation à la marche controversée 

L’annonce de la participation d’Eros à la Marche des Fiertés a suscité une vive opposition chez les partis d’extrême-gauche. Clara Privé, vice-présidente de l’association en charge d’organiser la Gay Pride appelle à leur exclusion de l’événement : « Il est hors de question qu’un collectif transphobe ait le droit de marcher et vienne perturber l’événement. Les 130 associations participantes sont en accord avec le fait de rester sur place tant qu’Eros sera autorisé à défiler. » 

Une tribune signée dans le journal Le Monde s’oppose également à leur venue, déclarant qu’accepter la présence d’un groupe identitaire au sein de la Pride revient à acter une forme de renoncement, non seulement à l’égard des luttes passées, mais aussi de celles à venir. Parmi les premiers signataires, on peut y compter Ian Brossat, sénateur (PCF); Virginie Despentes, écrivaine et réalisatrice ; Grégory Doucet, maire (Les Ecologistes) de Lyon ; Bilal Hassani, chanteur ; Mélissa Laveaux, chanteuse ; Anna Mouglalis, actrice ; Danièle Obono, députée (LFI); Danièle Simonnet (Députée LFI); Eric Coquerel (député LFI), Paloma, Drag Queen ; Jean-Luc Romero-Michel, adjoint (PS) à la maire de Paris ; Mélanie Vogel, sénatrice (Les Ecologistes), Nathalie Tehio, présidente de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), Guillaume Dubois (Réalisateur), elips (Drag Queen)… et plusieurs autres personnalités. 

Faces à ces déclarations, Yohan Pawer riposte, réaffirmant sa présence à la marche : “On emmerde l’extrême-gauche. La rue ne leur appartient pas et nous serons bien présents le 28 juin à Paris. Ce n’est plus la marche des Fiertés mais la marche de la honte.” Le jeune homme annonce également être en contact avec le ministère de l’intérieur et avoir obtenu la présence d’une cinquantaine de CRS, mobilisés pour sa protection et celles de ses militants. 

Des réactions houleuses 

L’annonce de la mobilisation des CRS provoque un déferlement de protestations de la part des organisateurs de la marche inter-LGBT, ce qui a conduit mardi 24 juin Laurent Nunez, préfet de la police de Paris, à les convoquer en leur réitérant qu’on ne peut interdire à quiconque de participer à cette marche. 

Le journal Le Monde évoque une “histoire précise” de la Gay Pride, dénonçant une évolution préoccupante allant à l’encontre de ses origines : “celle des émeutes de Stonewall, en 1969, déclenchées par les violences policières contre des personnes Homosexuelles et trans qui fréquentaient et fréquentent toujours ce bar à New York.” 

La Marche des Fiertés 2025 s’annonce donc particulièrement mouvementée avec une participation de différents défenseurs de la cause LGBT en France. Reste à savoir si elle se déroulera sans embûches ou s’il y aura une continuité des heurts que l’on a pu observer à la fête de la musique, le 21 juin dernier. 

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