Notre-Dame de Paris : La détermination de Rachida Dati pour faire payer l’entrée

Le 9 janvier, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a réitéré son souhait de faire payer l’entrée de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cependant, de nombreux fidèles, touristes et élus s’y opposent.

« J’espère convaincre le diocèse », a déclaré la locataire de la rue de Valois, lors d’un déplacement à Dijon le 9 janvier. Déjà, le 23 octobre, dans un entretien accordé au Figaro, la ministre de la Culture avait proposé de « mettre en place un tarif symbolique pour toutes les visites touristiques de Notre-Dame et [de] consacrer totalement cet argent à un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux ».

Selon la ministre, cette « contribution de cinq euros permettrait de récolter 75 à 100 millions d’euros par an et de restaurer l’ensemble du patrimoine religieux ». En France, environ 4 000 édifices religieux sont en péril. Depuis la loi de 1905, dite de séparation de l’Église et de l’État, l’entretien et la rénovation des églises relèvent des communes. Toutefois, en pratique, la plupart des travaux sont financés grâce aux dons de particuliers, comme en témoigne la récente rénovation des chapelles de l’église parisienne Saint-Séverin.

L’opposition de l’Église à la proposition de la ministre

À la suite de la proposition de Rachida Dati, le diocèse a immédiatement rappelé le principe de « gratuité du droit d’entrée dans les églises et les cathédrales ». « À Notre-Dame, pèlerins et visiteurs n’ont jamais été distingués : les offices sont célébrés pendant les visites, et les visites se poursuivent durant les offices, précisait l’Église dans un communiqué de presse publié en octobre. Tout séparation matérielle priverait pèlerins et visiteurs de la communion entre tous qui est l’essence même du lieu. »

Quelques semaines plus tard, lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 13 novembre, le secrétaire général de la cathédrale, Olivier Josse, déclarait qu’il n’était « plus tout question » de faire payer l’entrée à la cathédrale. « L’idée est d’offrir la possibilité à tous ceux qui le souhaitent de redécouvrir Notre-Dame de Paris, la beauté et la restauration exceptionnelle de cet édifice », avait-il précisé.

Même le pape François a pris position sur cette question. Dans un message lu par l’archevêque de Paris, Monseigneur Ulrich, lors de la cérémonie de réouverture le 7 décembre, il a plaidé pour que les visiteurs soient accueillis « généreusement et gratuitement ». Des prises de positions qui, pour l’instant, n’ont pas ébranlé la détermination de la ministre de la Culture.