
Pâques : pourquoi mange-t-on du chocolat ?
À l’approche de Pâques, célébrée le 20 avril par les catholiques, les chocolats s’accumulent dans les rayons des supermarchés. Pourtant, les jeunes que nous avons rencontrés dans le XIIIe arrondissement de Paris semblent méconnaître l’origine de cette tradition des œufs en chocolat, étroitement liée à la fête chrétienne.
« Pâques, c’est la fête des œufs, du chocolat et des lapins », s’exclame Lucas, 27 ans. Il ignore toute la dimension spirituelle de cet événement, comme Louane et son amie Cassandra, étudiantes à Tolbiac en histoire de l’art et âgées d’une vingtaine d’années. Leur seul programme pour le week-end : manger du chocolat et participer à une chasse aux œufs.
Cette tradition remonte à plusieurs siècles. Vers le XVe siècle, l’Église interdisait la consommation d’œufs pendant le carême. Ils étaient alors conservés, décorés, puis offerts à Pâques. La coutume est ensuite consacrée par Louis XIV, avant de se démocratiser au XIXe avec l’apparition des œufs en chocolat. En 1873, le Britannique Joseph Fry commercialise les premiers. Le succès est immédiat. Aujourd’hui encore, la chasse aux œufs reste incontournable, pour le plus grand bonheur des petits… et des grands.
Chocolat, œufs, tradition : que reste-t-il de Pâques ?
À la question : « sais-tu d’où vient la tradition du chocolat ? », Virgile, 25 ans, reconnaît qu’elle a des racines chrétiennes, même si, pour lui, « la religion, c’était l’affaire de nos grands-parents ». Athée, il prévoit tout de même de se retrouver en famille et de partager des friandises. Chez lui, les enfants partiront à la recherche des œufs dans le jardin, pendant que les adultes « s’offrent des chocolats et dégustent un bon gigot ».
Lucas, quant à lui, prévoit de « cacher des œufs dans l’appartement de [sa] copine » et dans celui de sa famille. Maéva, 15 ans, sait que Pâques célèbre « la fin du carême ». À ses côtés, Anaïs pense à tort que les catholiques « commémorent la naissance de Jésus ». Odile, 25 ans et catholique pratiquante, ira à la messe : « Pâques, c’est la Résurrection du Christ, le passage de la mort à la Vie ». Elle participera elle aussi à la chasse aux œufs, devenue pour elle « une madeleine de Proust familiale ».
Tous ont un point commun : manger du chocolat. Elie, 22 ans, de confession juive, se démarque. Chez lui, il n’y a pas de chocolat. « Nous avons notre Pâque à nous », explique-t-il. Pendant Pessa’h, la communauté commémore la libération du peuple juif de l’esclavage subi en Égypte. « Les deux premiers soirs nous nous retrouvons en famille et pour le reste de la semaine, nous observons des restrictions alimentaires strictes et nous faisons des prières », raconte-t-il.
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