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TikTok : une plateforme gangrénée par les islamistes ?

TikTok est gangréné par des influenceurs extrémistes. Photo © Nitish Gupta de Pixabay

TikTok : une plateforme gangrénée par les islamistes ?

Depuis le début du mois de janvier, six influenceurs algériens ont été arrêtés pour des vidéos haineuses publiées sur TikTok. Une plateforme sur laquelle l’apologie du terrorisme, les appels à la haine et à la violence semblent se multiplier.

« On va vous faire comme dans les années 90. On va tirer sur vous (…) Vous voulez sortir le 1er janvier ? Tirez sur eux, il faut faire parler la poudre. Président Tebboune, tirez sur eux, ils veulent le chaos », interpellait en arabe l’influenceur « Zazou Youcef » sur son compte TikTok. Placé en détention provisoire le 3 janvier, il doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Brest le 24 février pour « apologie du terrorisme ». Le même soir, Imad Tintin, a lui aussi été arrêté pour des raisons similaires. Depuis, quatre autres influenceurs algériens ont été interpellés pour des propos violents tenus sur leurs réseaux sociaux.

En France, une vague d’arrestation d’influenceurs algériens

Suivi par plus de 400 000 personnes, Zazou Youcef menaçait de commettre des attentats contre toute personne qui manifesterait à Paris le 1er janvier en opposition au régime algérien. « Nous sommes en guerre. Au moindre faux pas on va niquer vos mères », poursuivait le Brestois de 25 ans dans une seconde vidéo en mimant un geste d’égorgement. Il encourt une peine de sept ans de prison et de 100 000 euros d’amende.

Déjà condamné en 2023, Youcef était placé sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) au même titre qu’Imad Tintin, « Bledar de luxe » sur TikTok, qui lui a apporté son soutien avant d’être interpellé à Echirolles, près de Grenoble. L’influenceur isérois avait appelé à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français toute personne qui s’opposerait au régime algérien ». Son procès a été renvoyé au 5 mars.

Le 5 janvier, deux jours après l’arrestation de Zazou Youcef et Imad Tintin, c’est au tour de Doualemn, qui cumule plus de 130 000 abonnés sur TikTok, d’être interpellé à Montpellier. Il avait incité à « tuer » et « faire souffrir » un manifestant opposé au gouvernement d’Alger.

Un phénomène récurrent ?

Dans un tweet du 6 janvier, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, a annoncé que « plusieurs influenceurs appelant à la haine ou à la violence dans des vidéos publiées sur Tik Tok (avait) été signalées aux autorités compétentes par la préfecture ». Habitant la région lyonnaise, Sofia Benlemmane, suivie par des centaines de milliers de personnes, avait réalisé un live en septembre dans lequel elle insultait une femme. « Nique ta mère, toi et ta France », avait-elle lancé.

Le 10 décembre, le franco-algérien, Abdesslam Bazzoka, avait qualifié de « traîtres » les opposants au gouvernement algérien, les menaçant de les « égorger ». Quant à Laksas06, il avait présenté la diaspora algérienne comme des « soldats dormants » prêts à devenir « des martyrs ».

Avant eux, d’autres influenceurs musulmans promouvant une approche rigoriste de l’islam, s’étaient déjà emparés des réseaux. Même si cela semble antinomique avec cette religion, « dans son livre L’Islam mondialisé (éditions Points, 2002, NDLR), Olivier Roy expliquait comment l’Islam s’est emparé d’internet dès les années 1990 pour en faire un outil de prédication, explique le chercheur Benjamin Hodayé dans le Figaro. Ce furent d’abord les forums en ligne, puis les réseaux sociaux comme Facebook, ensuite Youtube et désormais des applications comme TikTok ».

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